• (L'Equipe)

     

    «Vous avez écrit votre histoire ! Bravo à tous, c’est votre mérite.» En s’adressant à ses joueurs dans le vestiaire, après la belle victoire sur l’Ukraine (3-0), synonyme de qualification au Mondial 2014, Didier Deschamps a donné de la valeur et du poids à ses mots. Avec justesse. C’est leur victoire et c’est leur histoire. Celle écrite par les vainqueurs. Et si le caractère d’un homme fait son destin, alors ces Bleus-là ont enfin montré qu’ils savent le prendre en mains. Avec force, et un supplément d’âme qu’ils s’étaient appliqués à enfouir, voire même à enterrer, depuis la Coupe du monde 2006.

    D’un champ de patates, ils ont fait un champ de bataille. D’une situation mal embarquée, ils sont passés à une destination rêvée. D’une désaffection marquée, ils ont allumé un retour de flamme. Voilà, pour recevoir, il faut donner. Et, pour une fois, Hugo Lloris et ses partenaires ont TOUT donné. De l’envie, de la révolte et de la détermination, des terreaux riches qui invitent à pardonner –sans oublier- certaines erreurs passées. Et si l’émotion est le moteur du changement, alors ces Bleus-là ont enfin montré qu’ils peuvent convaincre de regarder avec eux, devant, dans la même direction.

    Personne ne connaît la suite de l'histoire, et encore moins la fin

    Saint Denis, le 19/11/13. Stade de France FOOT - BARRAGES RETOUR - FRANCE UKRAINE  238HD  Photos Alex Martin (L'Equipe)

    Bien sûr, ce sursaut d’orgueil n’est pas qu’une affaire de cœur, de mental et de tripes. Le pragmatique Didier Deschamps a pris des décisions fortes. Sur le plan tactique, en passant enfin du 4-2-3-1 au 4-3-3 longtemps envisagé avant le match aller. Et dans le choix des hommes, en confiant (il n’avait pas vraiment le choix) la charnière centrale au duo Varane-Sakho, en donnant les clés de l’entrejeu au trident Cabaye-Pogba-Matuidi, et en misant sur Mathieu Valbuena et Karim Benzema.

    Coup de maître pour les uns, coup de poker de la dernière chance pour les autres. Ses plus fervents défenseurs mettront en avant DD le compétiteur qui porte en lui la culture de la gagne, l’incarne et la transmet, avec persuasion. Ses détracteurs diront que la Dèche a la baraka, voire même le cul bordé de nouilles. Aujourd’hui, le curseur de la vérité se situe probablement entre ces deux extrêmes. Car si les changements de Deschamps ont pesé dans la qualification, ils ont indiscutablement été bonifiés par la métamorphose la plus marquante : la présence d’un état d’esprit conquérant porté par tout un groupe. Et sans cela, rien n’aurait été possible.


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